Hans Selye, « le père du stress »

Source: http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/les-annees-lumiere/segments/entrevue/19691/150-ans-hans-selye-science-stress. Consulté le 3 avril 2017.

150 de sciences au Canada: Hans Selye et Le stress de la vie

Depuis son laboratoire montréalais, le chercheur d’origine autrichienne a permis de mieux saisir les effets des hormones sur le corps humain. Sonia Lupien, directrice du Centre d’études sur le stress humain à l’Institut universitaire en santé mentale de l’Université de Montréal, détaille pour Les années lumière l’apport inestimable de Selye à la science.

La persévérance paie
Étudiant en médecine, Hans Selye s’ennuyait profondément en analysant les symptômes des différents patients. Mais il observait une constante : quel que fût leur trouble de santé, les malades portaient tous le même air sur leur visage. Un mystère qu’il souhaite alors éclaircir et qui va guider sa vie.

À partir de cette idée, il multiplie les expériences. Dans les années 30, les hormones ont le vent en poupe dans le monde de la recherche médicale. En extrayant les substances de multiples glandes et en les injectant à des animaux, il constate que la réponse du corps est toujours la même : une augmentation des glandes surrénales, qui sécrètent des hormones. Après 20 ans d’études et une série d’erreurs sort son ouvrage de référence : The Stress of Life, première explication du phénomène médical.

Pas de prix Nobel malgré son héritage
Selye dit qu’au moment où il y a une attaque en direction du corps, la réponse de celui-ci est adaptative, ce qui fait qu’on survit. Une réponse nécessaire, donc, mais problématique si elle survient sans réelle stimulation. Il explique beaucoup de maladies causées par le stress – trop, sans doute, indique Sonia Lupien.

Pour elle, « les chercheurs dans le domaine du stress passeront toujours par Hans Selye », et la recherche dans ce domaine est une vraie « tradition montréalaise ».

Souvent nommé au prix Nobel, Hans Selye ne l’obtiendra pas par faute d’avoir été un grand vulgarisateur – ce qui est mal vu par ses pairs à l’époque.